Nicolas Helary, président de Vendée Ecologie, fait un bilan politique après le procès Xynthia et avant le délibéré du tribunal qui aura lieu vendredi prochain, le 12 décembre 2014.
Premier article diffusé le 7 novembre 2014 - Cause 1 : l'urbanisation en zone littorale.
Deuxième article diffusé le 14 novembre 2014 - Cause 2 : La croyance aveugle en la toute puissante ingénierie face à la nature imprévisible
Troisième article diffusé le 21 novembre 2014 - Cause 3 : L’absence de lien entre urbanisme, protection des biens et des personnes et protection de l’environnement.
Quatrième article diffusé le 28 novembre 2014 - Cause 4 : L’absence de doctrine claire de l’État en matière d’aménagement littoral
Cinquième article diffusé le 5 décembre 2014 - Cause 5 : Un certain déni de démocratie
Sixième article diffusé le 10 décembre 2014 - Conclusion : L’horreur en pleine face : au-delà de la responsabilité pénale, la responsabilité morale des politiques.
Il est impossible de faire un bilan du procès Xynthia sans évoquer les victimes de la tempête survenue dans la nuit du 27 au 28 février 2010. Le souvenir des 29 morts de La Faute sur Mer a accompagné les audiences tout au long des cinq semaines de procédure.
Les témoignages des parties civiles à la barre du tribunal ont été poignants. On ne sort pas indemne des récits terribles de celles et ceux, héros anonymes, qui ont sauvé d’autres personnes, vu la mort les frôler ou emporter des proches sous leurs yeux.
La tenue du procès a été critiquée par certains observateurs. Ceux-là ont voulu voir dans ce procès « une audience compassionnelle » qui selon eux, se serait opposée à la nécessaire neutralité des débats qu’exigerait une audience pénale. Mais, l’un des avocats des parties civiles l’a parfaitement rappelé au cours de sa plaidoirie, si la question de la responsabilité pénale des accusés était posée au tribunal, la qualité de victimes attribuée aux parties civiles était, elle, parfaitement établie. Que les accusés soient reconnus coupables ou non, la tempête Xynthia est bien passée à La Faute sur Mer et elle a fait des victimes.
Autrement dit, traiter les victimes avec humanité ne signifie en rien condamner a priori les prévenus. Quand la justice montre un visage humain, on ne saurait blâmer ceux, dont le président du tribunal, qui ont concouru à permettre aux victimes de libérer leur parole et d’exprimer tout haut ce qu’elles ont souffert en silence depuis quatre longues années.
L’horreur décrite lors des auditions des parties civiles ne pouvait laisser insensible. Et ceux qui rendent la justice, comme ceux qui commentent leur travail, doivent aussi conserver ce sens de l’Humanité.
Car si la question de la responsabilité pénale reste en suspend jusqu'au délibéré du tribunal le 12 décembre prochain, il est une question, pourtant en filigrane de tout ce procès, qui n’a pas été explicitement posée : celle de la responsabilité morale des décideurs publics dans cette catastrophe.
Si l’on cite pêle-mêle les arguments des parties civiles, du procureur ou des avocats des prévenus quant aux raisons de ce qui s’est passé la nuit du 27 février 2010, on trouve : l’urbanisation à outrance du littoral, la « frénésie immobilière », la volonté politique de développer l’offre touristique à tout prix, la minimisation du risque, la méconnaissance des responsabilités par les élus locaux, l’inconséquence des services de l’État… Tous ces arguments vont dans le même sens : celle d’une responsabilité globale évidente des pouvoirs publics locaux, départementaux ou nationaux.
Qu’ils soient finalement condamnés ou pas du point de vue de la loi, les accusés, de même que les services de l’État absents du banc des prévenus, ont quoi qu’il arrive une responsabilité morale dans la catastrophe survenue le 27 février 2010.
Bien sûr, ce n’est pas à la justice de juger de la morale et on ne le lui demandera pas. Pour rester cohérente, elle doit juger en droit au nom du peuple français c’est-à-dire au nom de la loi. Mais en tant qu’observateurs, nous ne pouvons faire l’impasse sur le fait qu’à quelque niveau que ce soit, les pouvoirs publics ont globalement failli dans leur mission de protection de la population.
Pourquoi ont-ils été si imprudents ? Sans diluer les responsabilités qui sont celles des prévenus dans le cas de Xynthia, ce procès aura finalement été aussi le procès de l’État, et à travers lui celui de notre développement social. C’est-à-dire le procès de notre responsabilité à tous en tant que citoyens.
Les politiques que nous élisons font ce pour quoi ils ont été élus. Quand on vote pour un maire qui souhaite bétonner sa commune et dévaster le littoral, chaque bulletin déposé dans l’urne en sa faveur supporte l’irresponsabilité dont l’édile fera preuve par la suite… même si lui seul portera finalement la responsabilité juridique éventuelle de ses actes de maire.
Certaines victimes ont émis ce souhait : si finalement ce procès servait de leçon aux politiques, au moins pourrait-on se dire que cette catastrophe aura été édifiante pour l’avenir.
Il serait d’ailleurs terrible que personne, élus locaux ou services de l’État, ne sorte pénalement ou civilement responsable de la catastrophe Xynthia. Cela signifierait qu’en France, quelle que soit la façon d’urbaniser, quel que soit le niveau de mise en danger des populations, personne ne serait à l’avenir responsable… A l’inverse, des condamnations enverront un message très clair à l’ensemble des décideurs publics.
Quoi qu’il en soit, collectivement, socialement, politiquement, nous devons aux victimes de tirer les enseignements de cette tempête meurtrière. Et ne jamais oublier.
Mon commentaire
Après le procès Xynthia, plus rien ne sera comme avant. Les élus et responsables politiques qui s'engageraient dans des aménagements du littoral, mettant une commune en danger de submersion marine, ne pourraient plus dire, après un événement de type Xynthia : "on ne savait pas".
Après la catastrophe Xynthia, Philippe de Villiers, le président du Conseil Général d'alors, avait lancé "Plus jamais ça" et avait condamné, dans un article, le projet de port de plaisance de Brétignolles-sur-Mer.
Qu'attend Bruno Retailleau pour en faire autant ? C'est un manque de courage politique !
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Ordre du jour du conseil municipal du 17 décembre 2014
Deux points à surveiller particulièrement :
9 - Chambre régionale des comptes : Rapport d'observations définitives.
Comment va se sortir le maire d'une situation financière particulièrement délicate ?
11 - Plan nautique 2015
Avec ou sans le plan d'eau de la Normandelière ?
Et de nombreuses modifications de budget en fin d'année, ce qui n'est jamais très bon signe.
Il est surprenant que le maire n'ait pas mis à l'ordre du jour : désignation du maître d'oeuvre pour le nouveau projet de port, ne l'avait-il pas promis pour le dernier trimestre 2014 ?
Un conseil municipal à suivre de près, avec la logistique habituelle.
Chassez la stupidité et elle revient au galop !
RépondreSupprimerOn se demande bien pourquoi les services de l'Etat ont été mis en cause dans l'affaire XYNTHIA ?
Alors qu'ils n'ont eu de cesse de prévenir Maratier des dangers de lotir là où il y a eu des morts, même pire, Maratier a passé outre l'interdiction qui lui était faite !
Alors pourquoi inquiéter les services de l'Etat ?
Et Philippe de Villiers qui, lui, ne manquait pas de courage, a eu raison de soutenir les services de l'Etat tout en rappelant à l'époque que le projet de Port de Brétignolles était une hérésie !
Et la, on peut faire immédiatement un rapprochement avec le projet de port de Brétignolles.
Ainsi malgré les nombreux rappels à l'ordre des services de l'Etat (DREAL - Préfet), si chabot réussissait à réaliser son projet en passant outre toutes les lois, les services de l'Etat seraient mis en cause et pourquoi pas la commission d'enquête aussi ! en cas de malheur ?
Tout cela est stupide et mérite vraiment être critiqué.
Parce qu'enfin ? Qu'a fait le fonctionnaire de permanence à la Préfecture lorsqu'il a eu connaissance de la tempête qui venait d'être annoncée, il a prévenu au plus vite le maire de la Faute.
A 8 heures du drame, à peu près, celui-ci avait largement le temps de s'organiser pour faire évacuer la population menacée ! c'est vrai que çà rapporte moins que de projeter l'édification de lotissements !
Donc Maratier son adjointe et le fils de celle-ci doivent payer cher leur excessif esprit lucre !
Il faut que çà serve de leçon, y compris à Chabot qui fait aussi pire avec son projet de port !