Normandelière et un dossier chaud pour la communauté de communes : le dragage des ports

Site Surf Report du 20 février 2016 - Préserver la côte vendéenne. La lutte contre la pollution à Saint-Gilles
...le dragage du port de plaisance que l'on trouve à Saint-Gilles fait l'objet de nombreuses controverses. D'octobre à avril, les vases portuaires sont draguées, avant l'étape du clapage, c'est-à-dire qu'elle sont rejetées directement sur la plage de Saint-Gilles. 70 000 m³ de dépôts sont déversés via une canalisation longue d'un kilomètre. A noter que pendant ces sept mois, les activités nautiques sont restreintes, et parfois interdites.
Bien que ce dragage soit nécessaire au bon fonctionnement des activités portuaires, le rejet pose problème. Effectivement, ces vases portuaires, déposées sur le littoral, sont souvent porteuses de produits polluants : hydrocarbures, résidus de peinture de bateaux, ou encore, pollution amenée par les eaux pluviales. Ces impuretés engendrées par le dragage ont été plusieurs fois signalées par les habitants, notamment parce qu'elles provoquent une eau noire et odorante, qui vient buller à la surface de la mer, formant une nappe polluante et dangereuse

Pour Jacques Dubois, président du club Surfing Saint-Gilles, membre de Surfrider et Gardien de la côte, c'est devenu un véritable combat. La situation est devenue particulièrement alarmante en 2014, quand « au début de la période de dragage, dans le cadre des cours collèges, nous avons eu deux enfants qui ont été pris de nausées à la fin d’une même séance. » raconte Jacques. Plusieurs autres jeunes surfeurs ont déclaré avoir été malades à la suite de sessions à proximité du rejet de la canalisation.
Après avoir tenté d'alerter les autorités compétentes sur les conséquences de cette pollution sur l'environnement, il a décidé de prendre les choses en main :« Le gestionnaire du port, responsable du dragage, se bornait à communiquer que les rejets n’étaient pas toxiques mais ne pouvait nous en dire plus n’ayant jamais fait d’analyses des boues de rejet. Soucieux de la santé de nos licenciés et de nos profs qui sont à l’eau tous les jours de la semaine, j’ai demandé un budget au club pour faire nos propres analyses. J’ai contacté Surfrider pour qu’ils nous assistent dans cette démarche. »
Avec l'équipe du Surfing Saint-Gilles, il a été le premier à récolter des échantillons d'eau de mer, afin de les faire analyser pour mettre en évidence cette pollution. Les résultats sont sans appel : une forte augmentation du taux d'aluminium présent dans l'eau de mer a été constatée en période de dragage. Les risques liés à l’aluminium sont réels :reconnu comme neurotoxique, il peut aussi être responsable de dérégulations généralisées du système (anémie, risques cardiaques, dégradation des os…).
Aujourd'hui, face à ce constat, Surfrider et les Gardiens de la côte demandent aux collectivités locales une plus grande concertation sur ce projet de clapage, et l'application du principe de précaution. Cette année, exceptionnellement, le rejet n'a pas lieu car la dragueuse intervient sur un autre port. Mais il doit reprendre à Saint-Gilles à l'automne 2016. Le combat continue.

C'est un constat alarmant. Les responsables des ports du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie devraient répondre aux demandes de Surfrider et des gardiens de la côte.

Un petit rappel 

Arrêté préfectoral du 27 novembre 2013 portant prescriptions spécifiques pour le dragage du port de plaisance de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et le rejet à la côte (jusqu'en 2023 !)
Un jugement administratif du tribunal de Rennes annulant un arrêté de préfet autorisant le rejet en mer des 165 000 m3 de vases issues du dragage des ports de Loctudy et de Plobannalec-Lesconil dans une zone Natura 2000. Au large de Saint-Gilles, il y a la zone Natura 2000 mer.
Les alternatives pour le dragage du port de plaisance de Saint-Gilles-Croix-de-Vie - bulletin de l'association V.I.E du 4 février 2015.
Article du 3 décembre 2013 : Le Pays de Saint-Gilles continue de polluer ses plages.
La SEM des ports du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie

Conclusion

En prenant la gestion des ports du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, la communauté de communes récupère un dossier chaud que Port la Vie n'a pas su (ou voulu) traiter du point de vue environnemental : le dossier de dragage des ports de pêche et de plaisance de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.
Restaurer l'image des ports, comme le souhaite la SEM des ports du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, dirigée par Jean-François Biron, c'est aussi proposer une solution de dragage acceptable et durable pour l'environnement sans effet visuel négatif sur le paysage, comme actuellement (des tonnes de tuyaux bordent en permanence le port jusqu'à la plage).
L'unité de méthanisation de l'Aiguillon-sur-Vie (GAEC Chiron) pourrait aggraver la pollution des ports de Saint-Gilles et contraindre les responsables locaux à trouver une solution de dragage alternative pour ne pas "eutrophiser" les plages. Le conseil municipal de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et le conseil d'administration de Port La Vie se sont prononcés contre cette unité de méthanisation alors que le conseil municipal de Brétignolles s'est prononcé pour !
Les solutions alternatives seraient plus coûteuses pour la communauté de communes : soit les boues de dragage seraient transportées sur des barges pour être clapées très au large sur des endroits parfaitement définis (comme pour Port Olona par exemple), soit les boues seraient transportées sur des sites terrestres pour être traitées.
C'est une "patate chaude" que la commune de Saint-Gilles-Croix-de-Vie a transmise à la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et tous les contribuables communautaires paieront l'addition. François Blanchet aurait-il voulu se débarrasser de ce dossier ? La commune savait puisqu'elle a passé un marché pour le suivi des incidences du rejet de dragage du port de plaisance. Christophe Chabot aurait-il été floué par le maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ?

Lors de l'enquête publique de 2011 sur le projet de port Brétignolles, le dossier de dragage des boues était vide, il n'y avait pas eu d'études spécifiques. Les promoteurs du projet proposaient un simple rejet des boues de dragage au large de la Normandelière pour des raisons purement économiques (même technique qu'à Saint-Gilles). S'il y avait nouveau projet, il faudrait que des solutions alternatives, acceptables sur le plan environnemental, soient étudiées et proposées, ce qui aurait, inévitablement, un impact négatif sur les coûts.
Il y a vraiment beaucoup de raisons d'être contre le projet de Port Brétignolles.
Nous ne voulons pas que des boues de dragage polluent l'estran de la Normandelière et tous les rochers alentour.

Petits Suppléments

Il n'y a que Guy Perrette de la FNPPSF pour défendre et justifier les opérations de dragage actuelles des ports de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Il soutient aussi le projet de port Brétignolles. Le président de la FNPPSF lui a demandé de "fliquer" les pêcheurs professionnels de Saint-Gilles-Croix-de-Vie !

Pour que Christophe Chabot soit administrateur de la FFPP, il faut qu'il y ait un port de plaisance dans sa commune.
Pas de problème, sur le site de la FFPP, la FFPP cite un port à Brétignolles !